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Biographie de Lazare Rachline

Né à Gorky, Russie, le 25 décembre 1905, naturalisé Français en 1938, Lazare Rachline ou encore Lucien Rachet, est un chef d’entreprise engagé dans le combat contre le racisme et l’antisémitisme, dès 1927. Cofondateur, avec Bernard Lecache, de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICA, devenue LICRA en 1979), il en est l’un des vice-présidents et le restera jusqu’à sa mort, le 25 janvier 1968.

En 1939, bénéficiant d’une affectation spéciale en raison de ses trois enfants âgés à l’époque de 6 ans, 3 ans et quelques jours, il s’engage volontairement. Fait prisonnier avec son unité le 21 juin 1940 dans les Vosges, il est interné au Stalag IV B, non loin de Dresde, en Allemagne, jusqu’à son évasion en mars 1941.

Il participe dès son origine au mouvement de résistance Libération, lancé par D’Astier de la Vigerie, et devient un agent du Special Operations Executive (SOE) en avril 1942, sous le pseudonyme de Lucien. Il organise et réalise l’évasion spectaculaire du camp de Mauzac, et, jusqu’à l’été 1943, seconde puis succède au major Victor Gerson (Vic) à la tête du réseau VIC, qui organise des évasions depuis la France. La Gestapo le condamne à mort par contumace. Exfiltré par les Britanniques, il rejoint à Londres la France combattante et dirige la section NM (non militaire) du BCRA (Bureau central de renseignement et d’action).

A Alger, en février 1944, le général de Gaulle lui confie personnellement le soin de réorganiser la Résistance intérieure avec la mission « Clé ». Sous le pseudonyme de Socrate, il impose les vues du Général à Paris, en mai 1944. Pendant cette mission, il réussit à éviter ainsi une insurrection parisienne concomitante du débarquement allié en Normandie, qui aurait condamné la capitale. En août 1944, il est Délégué du gouvernement pour la zone nord puis commissaire de la République. Il démissionne de toutes ses fonctions quand il apprend que son frère cadet, Vila, a été assassiné par les nazis.

Après la guerre, il revient à son affaire industrielle et continue d’exercer son influence dans la société française, notamment à travers sa proximité avec le journal L’Express et son soutien au nouvel Etat d’Israël.

Il est titulaire de la Croix de guerre avec deux palmes, de la Rosette de la Résistance, de la Médaille des Evadés de France et d’Allemagne, de la Médaille des engagés volontaires. Il est officier de la Légion d’honneur et officier honoraire à titre civil de l’Empire britannique (OBE).

Le jardin de l’hôtel Donon, qui abrite le musée Cognacq-Jay, entre le 8 de la rue Elzévir et le 9 de la rue Payenne, dans le 3ième arrondissement de Paris, est devenu en 2015 le Jardin Lazare Rachline.