Vila Rachline - Archives de Montluc

Retranscription

REPUBLIQUE FRANÇAISE
COMMISSARIAT DE LA RÉPUBLIQUE
DIRECTION RÉGIONALE DES SERVICES DE POLICES
SECRETARIAT GENERAL POUR LA POLICE

Lyon, le 20 Octobre 1944

LE SECRETAIRE GENERAL A LA POLICE
À Monsieur le Commissaire de la République

LYON

Par votre lettre en date du 18 Octobre courant, vous avez bien voulu attirer mon attention sur le sort de M. RACHELINE incarcéré par la Gestapo su Fort-Montluc au début du mois de mai 1944.

J’ai l’honneur de vous faire connaître que l’intéressé était détenu dans le local réservé aux israélites et dénommé « baraque ». Son nom figure sur une liste qui m’a été fournie par deux personnes dont l’une a été libérée et dont l’autre a pu s’échapper à BRON le 21 août. D’après ce document M. RACHELINE serait sorti de sa cellule sans bagages le 10 juin 1944 et aurait vraisemblablement été fusillé.

Toutefois, il n’a pas jusqu’à ce jour été reconnu sur les photographies prises par les services de l’identité judiciaire des personnes fusillées à cette date.

Le Secrétaire Général pour la Police,

Commissariat de la République REGION LYON – ALPES

REPUBLIQUE FRANÇAISE

Lyon, le 23/10/44

Renseignement qui peut faciliter les recherches : M. RACHELINE était vêtu d’un complet bleu à rayures bayadères.

J. Condamin

18 Novembre 1944

LE SECRETAIRE GENERAL POUR LA POLICE

A Monsieur le commissaire de la République

LYON

Objet. – a/s de M. RACHELINE
Référence. – ma lettre du 20.10.44 et votre note du 23.10.44.

J’avais l’honneur de vous faire connaître dans ma lettre citée en référence, que M. RACHELINE, était sorti de sa cellule, « sans bagages » le 10.6.44.

Ce jour, 19 patriotes fusillés par la Gestapo, ont été découverts en bordure de la route nationale n°6 au lieu dit « La Chicotière » à proximité de l’auberge du « BOIS-DIEU » à LIMONEST (Rhône).

Sur les 19 cadavres, ils sont actuellement identifiés par les familles. Afin de pouvoir reconnaître M. RACHELINE parmi les autres victimes de LIMONEST, il serait très utile de connaître son identité complète, ou mieux encore, qu’un membre de la famille vienne consulter les photographies prises par les services de l’identité judiciaire.

Suivant le renseignement que vous me communiquez dans votre note, M. RACHELINE était vêtu d’un complet bleu à rayures, il serait possible que le cadavre n° 10 (photo n° 41) serait le susnommé. Le signalement donné est le suivant :

« 1m66 environ, 50 ans, corpulence moyenne, cheveux grisonnants, calvitie frontale accentuée, visage rond, nez légèrement busqué et effilé, vêtu d’un pardessus drap gris-noir marque « LALLEMAND et Cie », 39 avenue du Maine, 51 à 55 avenue de Clichy à PARIS, d’un pantalon bleu à rayures grises, bretelles élastiques crème à tirants en étoffe, chemise mauve déteinte à rayures blanches et bleues, caleçon court en jersey blanc, chaussettes laine grise, brodequins troupe en bon état. Mouchoir blanc, encadrement ajouré, sans initiales ».

Toutes les autres personnes non identifiées ne sont pas porteurs de complets bleus.

Le Secrétaire Général pour la Police,

Secrétaire général pour la Police à Ministère intérieur - Sûreté Nationale - Cabinet

PARIS

Réponse votre télégramme n°125 du 9.10.44, ai l'honneur de vous faire connaître que le nommé RACHELINE, interné par autorités allemandes au Fort-Montluc, a été signalé par mes services par co-détenu de la baraque des israélites comme étant probablement fusillé, ayant été appelé sans bagages le 10.6.44 et n'ayant pas reparu.

Toutefois intéressé n'a pas encore été reconnu sur photographies prises par service de police des personnes fusillées à cette date.

NOM : RACHELINE PRÉNOMS : VILQUIN

Arrêté le :

MOTIF probablementfusillé le 10-6-44 à Limonest n°39 - Reconnu le 11/6/45 par son frère.

DOSSIER N°:2729