Pièce de théâtre de Lazare Rachline - "Une heure chez les Romains" (extrait)
Correspond à la page : 36Note de l'auteur
Pièce jouée au Stalag IV B pendant la captivité de Lazare Rachline.Retranscription
UNE HEURE CHEZ LES ROMAINS
Sketch en trois tableaux
Personnages :
- NERON : KERTANT
- NARCISSE : DE MEDINA
- SALLUS : MONTREUIL
- LUCULUS : GROSSIER
- ANTOINE : ZIZI
- CASSIUS : FRANCK
- TERRIBLOUNYX : ROLLAND
- BEBERIX : BEBERT
- VIRGILE : DAVILA
- FABRICIA : ROBERT
- JULIE : TAILLANDIER
- UN ESCLAVE : MAURICE
- 2 GARDES
- 2 GLADIATEURS : MATHIEU et son camarade
Musiciens :
- FIEUX
- FRANCK
- DAVILA
- BEBERT
- BERNARD
- MAURICE
- GROSSIER
LES TARAGOLOFF :
- BLOT
- JEAN
- MNOUKINE
- NAFREUCHEU
- MONTREUIL
UNE RUE DE ROME
Personnages : SALLUS – LUCULUS
SALLUS - Tiens, quels sont ces dessins que tu portes sur le bras et le genou ?
LUCULUS - C’est une mode nouvelle que je lance pour la saison.
SALLUS - Mais c’est très joli et puisque tu te mets à en avoir, bientôt tout Rome va se promener avec des dessins sur tout le corps. Mais, laissons cela, j’ai un service à te demander. Veux-tu m’emmener ce soir chez la belle Fabricia ? Je brûle d’envie...
LUCULUS - Mon cher ami, il m’est impossible de te donner satisfaction. Tu es marié à une femme fidèle et vertueuse et jamais, elle ne te permettra de venir chez cette hétaire. D’ailleurs, ta Julie est ma cousine et je ne saurais me prêter à tes combinaisons.
SALLUS - Foi de Sallus, tu n’es pas un ami véritable, je te demande de dire que nous allons ensemble au Sénat discuter de la Loi concernant la moralité publique. Tu es le seul en qui ma femme a confiance et il te suffira de lui parler pour ...
LUCULUS - Ta ta ta. Tout le monde sait à Rome que je suis un dévergondé et si je dis que je vais au Sénat, personne pas même ta femme ne le croira. La bonne société Romaine se retrouve presque tous les soirs chez Fabricia et les sénateurs les plus sérieux viennent eux mêmes y chercher une diversion à leurs travaux consacrés aux soins de la chose publique. Tout le monde saura que tu y es venu.
SALLUS - Je ne fais donc pas partie de la bonne société pour que tu t’opposes à ce que je t’y accompagne ?
LUCULUS - Je ne dis pas cela, je ne dis pas cela, mais aussi ne t’y a t-on jamais vu, et la rumeur de la ville insinue que Julie est jalouse comme une tigresse et qu’elle t’empêche de sortir seul. On dit même que vous faites chambre à part et qu’elle t’enferme à clé pour être certaine que tu ne t’échappes pas.
SALLUS - (l’air ahuri) Comment peut-on savoir ce qui se passe chez moi ?
LUCULUS - Tu es le seul mon pauvre vieux qui ne le sache pas. Quand on a l’honneur d’avoir une femme comme la tienne qui comparable à celle de César ne saurait être soupçonnée, on ne pense pas à franchir le Rubicon de la débauche.
SALLUS - Le rubicon ? De quel rubicon veux-tu parler ? (Avec colère) Tu sais, je ne suis pas d’humeur à supporter tes allusions, rubicon, rubicon, rubicon, non mais dis donc, pourquoi pas « .... » la lune, hein !
LUCULUS - Par Jupiter, je ne dis pas que c’est toi qui es rubicon, je fais allusion à celui que le divin Jules c’est décidé à franchir, à cette rivière qui le séparait de la légalité, « ... » pouvoir. Pour toi, il ne s’agit pas d’un grand, grand « .... » ni d’un tout petit rubicon, mais enfin d’un bon rubicon
« .... » Parties illisibles