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Article de Lazare Rachline signé Lazrach

Correspond à la page : 374

Note de l'auteur

Article d'un garçon de 22 ans, qui cherche à démontrer par la logique l'inexistence de Dieu.

Retranscription

Y a-t-il un Dieu ?

« La religion a la vie dure. Les philosophes ont pourtant détruit complètement l’hypothèse religieuse. La science a démontré par ses progrès constants le ridicule d’une foi qui fait remonter la création des mondes à 6 000 ans et qui n’a jamais su expliquer l’absurdité géographique de sa Bible. Cependant, jamais personne n’acceptera sans un contrôle rigoureux une invention nouvelle. On exigera une démonstration visible pour l’accepter comme vraie. Et on accepte sans contrôle possible le plus inconsistant des absolus. Il suffit qu’on nous dise : Dieu est pour que nous y croyions. Au regard de la science, rien ne peut être admis en théorie qui ne démontré par l’expérience. Au contraire, au regard de la religion, il faudrait tout admettre, simplement parce qu’il y a 2 000 ans se sont produits certains miracles ou révélations à Noé, Abraham ou Moïse. Mais d’abord il faudrait s’entendre ; ces miracles ne prouvent rien et ils ont été inventés de toutes pièces par des scribes sans scrupules. Ou bien, ils prouvent tout, et alors il faut accepter ce qui découle des ordonnances de Dieu ou de ses prophètes. Je ne crois pas me tromper lorsque j’affirme que, d’après la Bible, le monde a été créé par la volonté divine, une fois pour toutes. Et alors, je me demande pour quelle raison le croyant agit. S’il est vrai que Dieu connaît toutes nos actions, et il est impossible de croire qu’il ne connaît pas tout ce qui a été, est ou sera, il est absurde de diriger sa volonté qui n’est que l’émanation divine ; et lorsque je suis athée, c’est que Dieu l’a voulu. Ainsi je suppose que mon ancêtre Jacob ait eu la curiosité de demander à Dieu quelles seraient les opinons de Lazrach en l’an 1927 après Jésus-Christ, inévitablement Dieu aurait dû répondre : « Lazrach ne croira pas au Dieu de la Bible. » Et, ce disant, le responsable de mon athéisme ne serait plus moi mais Dieu lui-même. Vous voyez tout de suite jusqu’où on peut aller dans cette voie. C’est ainsi que pendant des siècles, les savants ont été persécutés par la religion. Je ne rappellerai pas Galilée, qui a été brûlé pour avoir osé contester la forme de la terre qui, d’après la Bible, ne saurait être ronde, et combien d’autres dont les révélations scientifiques ne s’accordaient pas avec le dogme. Ainsi, combien de temps fut perdu pour la science tant que la religion fut toute puissante. On m’objectera que c’est le christianisme qui fut le persécuteur ; oui mais la Bible n’est-elle pas la même, et ce que je critique, c’est moins la forme que le fond. Mais au siècle où nous sommes, après toutes les révolutions de toutes sortes, politiques ou scientifiques ; aujourd'hui qu'on peut, sans danger pour sa vie, combattre, et détruire un dogme périmé, alors que la science a anéanti toutes les affirmations erronées d'une religion servie par des hypocrites et des ignorants, il est indispensable de propager, par tous les moyens, ce que les religionaires appellent l’athéisme et ce que nous appelons, nous, la vérité. Il est impossible de bâtir un nouveau monde, mieux organisé, sans supprimer la-dualité des consciences. La conscience religieuse La conscience religieuse a fait son temps ; laissons la place à la conscience humaine. L'homme est assez intelligent pour entrevoir toutes les hypothèses et en reconnaître la fragilité, surtout en ce qui concerne le transcendantal. Mais la religion, qui n'offre que ses prières et ses grâces, fait voir son impuissance. Et comme l’a dit un homme de haute culture : « En politique comme en religion, celui qui croit sur parole est un idiot incurable. C'est pourquoi l’homme doit s'affranchir non seulement de ses traditions, mais encore de la, nécessité externe, qui n'existe que parce qu'il veut bien y croire. C'est ainsi qu'il s'affirme désormais comme absolu. L’homme sera tout, la divinité plus rien ».

Original

Scan original de Article de Lazare Rachline signé Lazrach