Lettre de Rmartin à Lazare Rachline à propos de Vila Rachline
Correspond aux pages : 330, 331Note de l'auteur
A cette date, Lazare Rachline cherche toujours à savoir ce qu'il est advenu de son frère Vila.Retranscription
9 septembre 1944
Georges dit qu’à fin Août rien n’a été relevé par les Allemands sur la fausse identité de Vila
Mon cher Lucien,
J’ai reçu seulement il y a deux jours ta lettre du 10 août de l’Ain. Je savais déjà que tu avais quitté le coin. J’ai vu Vic qui m’a parlé de ton frère. Il m’a montré une longue lettre de Georges, de fin août. Rien n’a été relevé par les Boches sur sa fausse identité absolument rien d’autre. C’est donc le principal et je pense que tu as peut-être déjà retrouvé sa trace.
Pour nous ici la vie continue, vide de sens et de travail. Je voudrais aller au plutôt en France pour m’occuper de ma sœur. Il y a peu de jours j’ai vu Qu’elle avait été ramenée d’Allemagne à Bordeaux, il y a 6 mois, et l’on avait un contact par François Lamouzie 20 place de la République Bordeaux. J’ai donné cette adresse à Boris qui m’a promis d’une part de charger Cuzier de s’en occuper, d’autre part de me faire revenir en France moi-même pour le faire mais je n’ai rien vu venir de lui.
Je crains qu’elle n’ait changé de lieu et qu’en tout cas elle ne soit perdue dans une foule de réfugiés. Après tout ce que cette pauvre sœur a souffert, je voudrais la retrouver et la réconforter ; savoir seulement si elle vit encore !
C’est pourquoi je fais appel à toi pour me faire envoyer un ordre de mission m’appelant à Paris. Tu sais que ma sœur est ce qui compte le plus pour moi et quelle inquiétude j’ai à son sujet.
A bientôt donc j’espère. Je t’embrasse fraternellement ainsi que Marcel.
Rmartin
Marcel Blanc que tu connais désire ardemment renter à Paris. Il me charge de te demander la même chose. Je te signale que jeudi dernier les Américains ont annulé l’avion pour Paris pour les Français parce qu’il n’y avait qu’un seul partant autorisé. Rm.