Lettre de Lazare Rachline à sa femme, signée Andrée
Correspond à la page : 212Note de l'auteur
Courrier daté du jour où Lazare Rachline s'apprête à partir de Londres pour Alger, où il recevra la mission Clé.Retranscription
Le 23 février 1944
Ma chère Alice,
Je suis très étonnée de n’avoir pas de tes nouvelles depuis bien longtemps. Marcelle en a reçues de la mère de Marie-Françoise, et j’aurais été tellement heureux d’en avoir par ce même courrier. Vraiment, ma chère Alice, tu es bien paresseuse !
De mon côté, je ne t’écris pas beaucoup, mais cela tient à mes occupations ; écris-moi plus souvent et je te répondrai. Je pense à vous tous avec tendresse et j’espère que bientôt je pourrai venir vous voir. Il faut pour cela que j’obtienne des vacances. C’est long, mais je ne perds ni espoir, ni confiance.
Les enfants doivent être maintenant de grands bonhommes et lorsque j’ai vu les photos, je me suis demandé si je les reconnaîtrai !
Que te dire ! Tout va bien, mais je suis très inquiète sur votre sort. Comment vivez-vous ? Comment vous en sortez-vous avec toutes ces restrictions ? Donnez-moi des nouvelles de tous et de toutes.
Ne crois pas un instant que je t’oublie, non. Je pense à toi, toujours et toujours.
Je comprends, que prise par les soucis du ménage, par les enfants, par le ravitaillement, il te soit difficile de m’écrire, mais je t’en prie, fais-le, fais-le. Merci d’avance.
Ma santé est excellente et je suis sûre que lorsque tu me reverras, tu me trouveras 25 ans au plus.
Embrasse tes parents, tes beaux-parents, ta belle-mère, te enfants, enfin tout le monde et donne-moi des nouvelles de tous.
Je t’embrasse avec ferveur, et à bientôt, que le Ciel te garde.
Ton amie pour toujours.
Andrée