Lettre de Lazare Rachline à Roger Hesse

Retranscription

Mon cher Roger,

Tu n’as pas répondu, mon vieux, à ma dernière lettre et pourtant il s’en est passé des événements depuis. Enfin, je sais par Prévost que les bombardements de Paris ont épargné Saint-Denis et que vous tous n’avez rien eu.

Tu penses si j’ai été inquiet pour vous pendant 48 heures. Le bruit courait que Saint-Denis avait été touché. Surtout, mettez-vous bien à l’abri pendant les alertes.

As-tu obtenu des résultats après tes démarches ? Je crois qu’il faut faire savoir au ministère de l’armement que l’usine doit licencier son personnel par suite du manque de matières quoique nous exécutions des commandes de guerre. Je pense que tu as déjà dû le faire, mais il faut insister et essayer de savoir quel type il faut toucher et qui peut faire quelque chose.

La grande bataille de France se déroule en ce moment et mes pensées vont aux camarades qui tombent pour la liberté du monde.

Nous gagnerons, il faut avoir confiance, en dépit de tout. Je vous embrasse tous les deux affectueusement. Lazare.