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Déposition Lazare Rachline au procès de 1950

Correspond aux pages : 337, 338, 339, 341, 342

Note de l'auteur

Déposition de Lazare Rachline au second procès de René Hardy.Audience du 5 mai 1950. Archives Nationales, cote AN 334 AP 50.

Retranscription

Archives Nationales

Déposition de M. RACHLINE Lazare
44 ans
Industriel
2 Boulevard Suchet – Paris

(Prête serment)

M. LE PRESIDENT. – Voulez-vous faire votre déposition.

M. RACHLINE. – J’ai connu Hardy par mon ami Benouville dans le courant du mois d’Avril ou du mois de Mai 1943. C’était dans un restaurant, à Lyon. Benouville me l’a présenté, en me demandant pour lui des cigarettes qu’il n’avait pas. Je lui ai donné des cigarettes.

Je connaissais Benouville depuis très longtemps. Nous avions fait la guerre ensemble. Je l’avais rencontré ensuite dans la Résistance. Tout en ne faisant pas le même travail, nous nous rencontrions, nous avions des points de contact, nous nous voyions assez souvent. Il savait ce que je faisais, en gros. Je savais également quelles étaient ses occupations. Je l’avais plus particulièrement connu dans la Résistance à Antibes, et nous nous rendions de mutuels services.

J’avais emmené à Paris d’abord, et sur un terrain ensuite, mon ami le Commandant anglais Victor Gerson, Mme Pierre Bloch, le Commandant Lejeune, quelques amis qui devaient partir en Angleterre. C’était vers le 6 ou 7 juin.

Ma femme était venue me rejoindre à Lyon. Elle était l’amie intime de Mme Pierre Bloch, et Mme Pierre Bloch ayant insisté pour que ma femme l’accompagne jusqu’à Paris, toutes deux prirent un wagon-lit pour Paris, dans un wagon différent du nôtre, par mesure de sécurité. Le commandant Gerson et moi prenions un autre wagon-lit dans un autre wagon.

Sur le quai de la gare, peu avant le départ du train, Hardy, que j’avais reconnu mais à qui je n’adressais pas la parole –c’était la règle dans la clandestinité, quand nous nous rencontrions et que nous n’avions rien à nous dire, de ne pas nous reconnaître- Hardy vient vers moi, un peu nerveux, et me tendit des cigarettes en me disant : je vous rends la cigarette que vous m’avez offerte l’autre jour, voulez-vous me donner du feu.

Je lui donne du feu. Il me dit alors s’il m’arrive malheur, si je suis arrêté dans ce train, vous direz à Benouville que Lumel était dans le train.

Le train part presqu’à ce moment là. Nous montons précipitamment. Sur le moment, nous n’avions pas attaché une grande attention à ce qu’Hardy nous avait dit, mais dans notre wagon, le Commandant Gerson et moi, nous réfléchissons à cette conversation et nous nous disons que c’est tout de même imprudent de nous avoir adressé la parole alors qu’il semblait courir un certain danger.

Nous dormons un peu, assez mal en raison de l’atmosphère pesante qui se créait pour nous chaque fois que nous rencontrions des gens à qui nous n’avions rien à dire et qui venaient nous parler.

Vers une heure du matin, on frappe violemment à la porte, et deux hommes –un grand blond avec des yeux bleus dont je me souviens bien, un autre plus petit avec des lunettes et des cheveux bruns- entrent dans notre compartiment et nous font subir un interrogatoire qui dure, pour chacun d’entre nous, plus d’une heure. On prend toutes nos affaires, on les examine à la loupe : nos chaussures, nos chaussettes, tous nos vêtements y passent.

Des papiers très compromettants, des télégrammes déchiffrés en particulier, se trouvaient dans des livres non coupés. Les Allemands ont secoué ces livres mais, évidemment et fort heureusement d’ailleurs, les papiers ne sont pas tombés.

Cet interrogatoire, interminable pour nous, se termine cependant. A un moment donné, il se produit un incident assez bizarre. Dans ma serviette, j’avais oublié une photo de mon camarade anglais. Il parlait le français avec un léger accent, et j’étais assez inquiet sur la manière dont on l’interrogerait et sur les réponses qu’il donnerait. J’avais comme profession, sur mes papiers d’identité, professeur de philosophie. Quant à lui, il était représentant de commerce. Au moment même où l’on m’interrogeait, notre amitié et notre présence dans le même compartiment me semblait assez invraisemblable. Lorsque les Allemands sortirent la photo de Gerson de ma serviette et me demandèrent qui il était, je ne pus faire autrement que de répondre qu’il était dans la couchette du dessus.

Lorsque les Allemands l’interrogèrent, il se défendit d’une manière très habile. C’est un garçon extrêmement remarquable. Il a fait pour la Résistance, un travail considérable. Il a fait sept ou huit fois l’aller et retour France-Angleterre. Il était calme et tranquille comme tout Anglais. Cela s’est assez bien passé.

Quand les Allemands nous eurent quitté après plus de deux heures d’interrogatoire, Gerson, qui n’avait pas beaucoup de mémoire, me demanda mon nom : il ne s’en souvenait pas. J’avais de magnifiques faux papiers qui m’ont permis de me défendre sérieusement auprès des Allemands. Si jamais les Allemands lui avaient demandé mon nom, c’aurait été une véritable catastrophe. Il a fallu qu’à plusieurs reprises je le lui répète.

Après la visite des Allemands, nous déchirâmes les papiers qui étaient dans nos livres et nous cherchâmes un moyen de sortir du wagon. Gerson se leva et me dit : je vais voir un peu ce qui se passe. En revenant, il me dit : cela va assez mal ; il y a un type qui est étendu sur le parquet du train, devant notre cabine ; qu’est-ce qu’on va faire ?

On s’est habillé et l’on a essayé de se rendre compte si l’on pourrait sauter du train : c’est très difficile de sauter d’un train en marche, et plus particulièrement quand on est dans un wagon-lit. Nous avons compris que c’était se tuer tout de suite, qu’il valait mieux attendre.

Vers 6 heures du matin, le contrôleur des wagons-lits est entré dans notre compartiment pour nous rendre les papiers qu’il nous avait pris la veille. Il nous a dit : dites donc, cela a été assez mal pour vous cette nuit. Nous avons fait les étonnés et nous lui avons dit : ah ? Vous croyez vraiment ? –Eh bien oui, vous avez été interrogé très longuement. – Oui, mais je suppose que tout le monde l’a été ? – Pensez-vous, personne, il n’y a que vous. – Il n’y a rien eu d’autre ? – Si, il y a eu deux personnes qui ont été arrêtées à Chalon. J’ai pensé, naturellement, tout de suite à ce qu’Hardy m’avait dit.

Le contrôleur nous a dit : le train va arriver dans quelques minutes ; il ralentit à l’entrée de la gare. Nous avons compris ce que cela signifiait. Nous sommes sortis de notre compartiment assez vite –nous étions prêts- et dès que le train est arrivé en gare nous avons sauté et nous étions les premiers à sortir de la gare de Lyon.

Nous avions rendez-vous avec Mme Pierre Bloch et ma femme, que nous avons rencontrées dans la matinée à l’endroit fixé et qui nous ont raconté qu’elles aussi avaient été, à la sortie du train, interrogées par les deux Allemands qui nous avaient interrogés nous-mêmes, et qu’elles s’en étaient assez bien tirées en racontant des histoires aux Allemands qui les avaient vues, sinon nous parler, tout au moins nous faire des signes d’amitié, ce qui les avait rendues suspectes.

J’ai immédiatement fait savoir à Lyon, à l’un de mes adjoints, qu’Hardy avait été arrêté dans le train, comme il me l’avait demandé, afin que Benouville puisse le savoir.

Je me suis livré à mes occupations habituelles à l’époque, c’est-à-dire que j’ai accompagné mes amis sur le terrain d’aviation. Ils sont partis d’une manière normale. Cela a demandé tout de même quelques jours.

Revenant à Paris, j’apprenais que plusieurs de mes agents avaient été arrêtés. L’un d’entre eux, qui venait de passer quelques jours chez les Allemands, est venu me faire savoir qu’on lui avait montré ma photo, que j’étais condamné à mort par les Allemands, me prévenant du danger qui m’attendait à Paris et à Lyon. J’étais recherché par toute la police allemande.

Au lieu de rentrer à Lyon, je suis parti à Aix-les-Bains, afin de savoir ce qui s’était passé. A Aix, mon adjoint de Lyon est venu immédiatement me rejoindre et m’a dit : tu sais, en ce qui concerne l’histoire du train, tu n’as pas d’inquiétude à te faire ; j’ai vu Benouville ; je lui ai raconté que l’homme qui t’avait interpellé sur le quai de la gare avait été arrêté dans le train ; il m’a répondu « dis à Lucien qu’il ne s’inquiète pas ; il a était extraordinaire ; il a refilé son billet à quelqu’un d’autre et c’est un autre que lui qui a été arrêté ».

Sur le moment, nous avons souri de cette histoire, en nous demandant quel brave type avait été arrêté à la place de Hardy.

C’est l’époque à laquelle j’ai été appelé à Londres. On m’a demandé de rentrer parce qu’en France j’étais en danger. Je suis donc parti à Londres. En cours de route, j’ai repensé à cette histoire du train et j’ai trouvé qu’il y avait là quelque chose de bizarre : il est bien certain que si les Allemands nous avaient interrogés, et n’avaient interrogés que nous exclusivement, c’est parce qu’Hardy nous avait parlé sur le quai de la gare : c’est donc que les Allemands connaissaient Hardy ; comment, dans ces conditions, pouvaient-ils arrêter quelqu’un d’autre que Hardy ? Cette histoire d’arrestation de quelqu’un qui aurait pris la place de Hardy me semblait étrange.

On ne pouvait pas arrêter quelqu’un qui aurait pris la place de Hardy puisqu’on nous interrogeait parce que nous avions parlé à Hardy et qu’on connaissait Hardy. D’autre part, pourquoi Hardy a t-il pris le train puisqu’il savait que Multon était dans ce train ? Tout cela me semblait assez bizarre.

La vie de la Résistance continuait. J’étais à Londres, de Londres à Alger, d’Alger je revenais à Londres pour revenir en France faire autre chose. Je repartais à nouveau à Londres rendre compte de la mission qui m’avait été confiée par le Général de Gaulle.

Une fois que je revenais en France, nous n’avions pas trouvé notre terrain et nous étions retournés à Alger. D’Alger, j’avais pris un avion qui m’avait amené en Corse, et là, tout à fait par hasard, je rencontrais Benouville, à qui je me suis un peu ouvert de cette histoire car elle me tracassait.

Voilà à peu près comment les choses se sont passées. J’ajouterai, si vous le permettez Monsieur le Président, que dans certains journaux on a parlé de l’héroïsme de Hardy avant son arrestation. Nous ne pensons pas –et je crois que je suis, à cet égard, d’accord avec la plupart de mes camarades de la Résistance- que nous ayons été des héros, et nous ne tenons pas tellement à ce qu’on dise que nous avons été des héros. Tous ceux qui ont fait de la Résistance ont fait, je crois, simplement leur devoir vis-à-vis de leur conscience et vis-à-vis de la France.

On n’est pas un héros tant qu’on n’a pas été arrêté par la Gestapo, tant qu’on n’a pas été supplicié, tant qu’on n’a pas gardé le silence sous les tortures. Les camarades qui ont été arrêtés et qui n’ont pas parlé sous les supplices, eux sont des héros. Nous en avons perdu beaucoup : nous les connaissions bien. Ils auraient pu être faibles, ils auraient pu parler : ceux qui n’on pas faibli, ceux qui se sont tus, ceux-là sont de véritables héros.

Monsieur le Président, j’avais un frère qui avait 33 ans, une femme enceinte et un enfant. Il a été arrêté le 10 Mai par Barbier. Il a été supplicié pendant quatre jours : on lui a arraché un œil, on l’a fait mordre par les chiens. Il a subi toutes les tortures imaginées par Barbier. On l’a fusillé le 10 juin. Il n’a pas parlé : c’était un héros.

Je voudrais qu’on laisse, tout de même le titre de héros à ceux qui le méritent.

M. LE PRESIDENT. – Hardy, levez-vous. Je souligne cette partie du témoignage de M. Rachline qui dit que c’est sur le quai de la gare que vous l’avez abordé. Je vous l’avais déjà souligné lors de l’interrogatoire. Qu’avez-vous à dire ?

M. HARDY. – Je sais que nous sommes en opposition, M. Rachline et moi. Je crois que Mme Pierre Bloch a été interrogée. Elle avait, dans une déposition, confirmé ce que j’avais dit. C’est tout ce que j’ai à dire.

M. LE PRESIDENT. – Mme Pierre Bloch a vu cet incident ?

M. HARDY. – Mme Pierre Bloch était dans le train.

Me Maurice GARCON. – Voici la pièce. C’est une déposition de Mme Pierre Bloch à la Direction de la Sécurité Militaire en date du 4 juillet 1944 : « En gare de Lyon, alors que je me rendais à Paris en wagon-lit accompagnée de Mme Rachline, de son mari et d’un agent de l’I.S., j’ai remarqué que le Monsieur que j’avais aperçu au restaurant « Brasserie de Genève », à Lyon, se trouvait dans le couloir de notre wagon-lit. Il nous salua. Quelques instants après, il alla demander du feu à M. Rachline en lui disant, au même moment –et ceci, je l’ai appris par la suite- : si je suis arrêté, dites à Periaud qu’il y avait Lumel dans le train ».

Ce témoignage de Mme Pierre Bloch est confirmé par ce que nous savons des Allemands qui, dans leur rapport, ont déclaré qu’ils l’avaient reconnu dans le couloir. Mme Bloch elle-même dit que c’est dans le couloir. M. Rachline dit que c’est sur le quai de la gare. Lequel se trompe ? C’est une discussion que nous avons engagée au premier procès, vous le savez. Je crois qu’il serait vain d’essayer de nous convaincre l’un l’autre, et dans ces conditions je m’en remets aux explications que j’aurai à fournir en m’appuyant sur ces pièces.

M. RACHLINE. – Je me souviens d’une façon parfaite et j’affirme solennellement d’ailleurs, le Commandant Gerson est à Paris : vous pouvez le convoquer et le lui demander –que c’était sur le quai de la gare. Mme Pierre Bloch n’a raconté les faits qu’après les avoir entendus de moi-même : c’est elle qui s’est trompée. Elle n’était pas au courant de la question que par ce que je lui en avais dit, elle a pu interpréter. Mais moi, j’étais sur le quai de la gare.

Je ne sais pas si cela a de l’importance, mais puisqu’on le conteste, j’insiste sur ce point : la vérité, c’est que nous étions sur le quai de la gare.

M. LE PRESIDENT. - Est-ce que Mme Pierre Bloch était dans un autre compartiment ou dans une autre voiture ?

M. RACHLINE. – Dans une autre voiture.

Me Maurice GARCON. – Pas à ce moment là. Elle a dit « j’ai remarqué ». Elle n’a pas dit « on m’a dit ». C’est pourquoi je vous répète que cette discussion est vaine : je l’ai déjà eue au premier procès ; je sais d’avance que nous n’en sortirons pas ; alors, j’aime mieux ne pas insister.

M. RACHLINE. – Je sais tout de même ce qui s’est passé !

M. Maurice GARCON. – Cette dame aussi. Vous serez en contradiction et voilà.

M. RACHLINE. – Je lui en ai parlé, à cette brave dame que j’aime comme ma sœur, et elle m’a dit : j’ai pu me tromper.

M. LE PRESIDENT. – Pouvez-vous nous dire combien de minutes ou de secondes se sont écoulées entre cette interpellation par Hardy et le départ du train ?

M. RACHLINE. – Très peu de temps. Peut-être une minute.

M. LE PRESIDENT. – A un signal quelconque donné vous êtes montés dans le train. Hardy est monté dans le train ?

M. RACHLINE. – Hardy est monté un peu avant nous dans le train. Nous étions derrière lui, en somme.

M. le Juge SAULNIER. – A quel moment se sont séparés M. Rachline et le Commandant Gerson et, d’autre part, Mme Rachline et Mme Pierre Bloch ?

M. LE PRESIDENT. – Pouvez-vous préciser à quel moment vous avez choisi des voitures différentes ?

M. RACHLINE. – C’était avant notre départ.

M. le Juge SAULNIER. – Vous êtes arrivés à la gare ensemble ?

M. RACHLINE. – Ensemble, mais en nous tenant éloignés. Elles étaient montées dans leur compartiment alors que nous étions restés sur le quai.

M. le Juge SAULNIER. – Est-ce que les Allemands ont pu voir Hardy en même temps que vous, le commandant Gerson, Mme Pierre Bloch et Mme Rachline ?

M. RACHLINE. – Les Allemands n’ont pu voir Hardy qu’avec nous sur le quai. Ensuite, nous n’avons pas eu de contact avec Hardy. Les Anglais avaient une école de sécurité infiniment sérieuse. Nous devions prendre toutes les précautions possibles. Nous avions demandé à Mme Pierre Bloch et à ma femme de faire comme si elles n’étaient pas avec nous. Elles n’ont pas pu s’empêcher de venir dans notre wagon, un peu plus tard, nous faire des signes d’amitié et se moquer un peu de notre souci de sécurité.

M. LE PRESIDENT. - Connaissiez-vous, à ce moment là, la double identité Hardy-Didot ?

M. RACHLINE. – Non, Monsieur le Président.

M. LE PRESIDENT. – Vous ne le connaissiez que sous le nom de Didot ?

M. RACHLINE. – Je ne peux même pas vous dire si je le connaissais sous un nom.

M. LE PRESIDENT. – Dans la communication que vous avez fait transmettre par la suite, comment l’avez-vous désigné ?

M. RACHLINE. – J’avais déjeuné, avec Gerson, dans le même restaurant où déjeunaient Hardy et Benouville. Je crois avoir rencontré Hardy une seconde fois à la descente d’un train, à la gare de Lyon ; à Lyon, pendant quelques instants, alors que je bavardais avec Benouville, un matin, de très bonne heure : ce sont tous les contacts que j’avais eus avec lui.

M. LE PRESIDENT. – Vous ne comprenez pas ma question : lorsque vous avez quitté Paris, vous n’êtes pas retourné à Lyon, vous êtes allé à Aix-les-Bains. De là, vous avez transmis une communication à M. de Benouville –je ne sais pas quel était son grade à ce moment là- : comment avez-vous désigné la personne qui vous avait fait cette communication ?

M. RACHLINE. – L’homme à qui j’avais remis une cigarette.

M. LE PRESIDENT. – Vous ne l’avez pas désigné par son nom ?

M. RACHLINE. – Non, je ne connaissais pas son nom.

M. LE PRESIDENT. – Monsieur le Commissaire du Gouvernement, pas de question ? La défense ? Messieurs les Jurés ?

Je vous remercie : vous pouvez vous retirer.

Originaux

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